Le Salon du livre de Montréal s’ouvre mercredi, et les lecteurs pourront venir y rencontrer Tristan Demers et Patrick Senécal, deux grands amis qui ont mêlé leurs univers dans la bande dessinée Sale canal!, une œuvre qui se moque (parfois gentiment, souvent de façon un peu baveuse) des travers de la télévision québécoise.
L’un est considéré comme le maître québécois de l’horreur, l’autre fait rire les enfants depuis les années 1990 avec son célèbre personnage dessiné Gargouille. En apparence, l’idée de réunir Patrick Senécal et Tristan Demers pour un projet de bande dessinée semblait un peu tirée par les cheveux, mais les univers respectifs de ces deux amis de longue date sont plus proches qu’on pourrait le croire. «Les gens aiment bien nous mettre dans des cases distinctes, mais j’ai un côté Senécal, je peux être un peu grivois et cynique à mes heures, rigole Demers. On m’associe beaucoup à la jeunesse, mais bon, du haut de mes 42 ans, passé 11h le soir, je suis capable d’être grinçant!»
Il y a quatre ans environ, alors qu’il était chez Senécal, le bédéiste est tombé sur des croquis qu’avait faits le romancier durant son adolescence. «Comme je lisais beaucoup de bandes dessinées quand j’étais enfant et que je me débrouillais en dessin, c’est par ce médium que j’ai commencé à raconter des histoires, avant de me tourner vers la nouvelle et le roman vers 11 ou 12 ans, se souvient Senécal. Parallèlement, je continuais à faire de la BD, pour faire rire mes chums.» «Quand je suis tombé sur ses dessins et que j’ai réalisé qu’il connaissait bien les codes de la BD, le découpage, le langage, je lui ai proposé qu’on fasse un projet ensemble», ajoute Tristan Demers. «C’est quand même drôle, à 47 ans, de revenir à ce avec quoi j’ai commencé quand j’étais kid! C’est comme un petit voyage nostalgique, je me suis remis dans l’ambiance de ma jeunesse», note l’écrivain.